mercredi 30 avril 2014

04 - Un con nu (partie 2/3)


dessus 

Moins hypocrite, la forêt m’offre un amant. L’écorché se bat contre un chêne, semble-t-il. Entre les deux, mon corps s’interpose, se propose au mieux-disant : à l’écorce, mon visage donc. Ainsi offert, les yeux clos, un chant ancestral tente d’apaiser leurs querelles.
Féérie ancienne, mon amant connait les formules par cœur. Déshabillé, l’écorce du chêne me râpe la peau. Désincarné, la foule curieuse de mes lourds souvenirs s’éloigne enfin. Apaisé de va-et-vient, ma vigilance s’estompe. Les yeux clos me permettent d’oublier le monde. Je l’oublie.

jeudi 24 avril 2014

03 - Un con nu (partie 1/3)


toit





Cet été ment. Epier les rumeurs de la ville, espérer une rencontre. Mais ces rues sont vides. Cette ville ment, injurieux écho d’un passé qui me malaucoeure toujours. Je la déteste. Fou de Che-Nen, plein du pouvoir enivrant de ma trentaine, ce printemps 91 ne trompait personne et surtout pas moi : le monde à mes pieds, offert, aimant, amant, enivré de cette jeunesse mature.



Cette chaleur du printemps y ressemble, à cet été-là. Les nuits douces paraissent propices aux proximités. Mais cette saison fabule. Ses rues vides mentent. Ecœuré, je la déserte.
banc

lundi 14 avril 2014

02 - Parti



couple6


Une silhouette dans la pénombre du couloir s'éloigne. Jalouse sans doute, la nuit la mange. Mais le bruit mat de son pas sur le carrelage encore retentit. Et dans ma tête. 






aisselle

Epuisé par son travail, il regagne le monde par ce couloir obscur. Une douleur, là. Une rougeur, ici. Son passage parmi moi laisse des traces fragiles. Le son de son plaisir lui aussi s'estompe.
Seule reste son odeur. Et moi seul au milieu de cette âcreté des aisselles. J'aime quand tu te rases. Et il s'était rasé tous les poils de son corps. Et son corps nu s'échappe ce soir dans le couloir, tard. Tard cette nuit, Farid repart.

mardi 8 avril 2014

01 - Vent

p351
Dans le vent, je cherche un amoureux. Volent, craquent de vieilles feuilles rousses sous mes pas. L’automne se dénude. Mes pas me portent sur d’improbables sentiers, inconnus toujours, bien que arpentés sans cesse. Ces garçons qui les bordent et qui plient au gré du vent les rendent chaque fois différents. Enfin, le voilà, au coin de mon regard. Frêle, inquiet. Le vent m’apporte mon amoureux.
visage

vendredi 4 avril 2014

02 - glAMOUR




Le couple le plus glamour de la lutte emblématique contre le V.I.H. depuis les années 80 en France.


APPELEZ !




 DONNEZ !